Samedi dernier, je suis passée devant une façade familière de la rue de Vaugirard. J’ai habité presque en face au cours des vingt premières années de ma vie, sans y prêter la moindre attention (j’ai même pénétré dans la cour de cet immeuble à l’adolescence). Il faut dire que l’ensemble était en piteux état, et le soleil n’était pas en couleur à l’époque. En outre, il n’y avait pas de Pelle Starck pour attirer mon attention sur le site de l’Auberge du Soleil d’or.
Bâtie au début du 18ème siècle comme maison de campagne pour un riche parisien, elle est transformée en auberge quelque temps plus tard et hérite son nom d’un soleil gravé dans le porche de la porte menant à la cour intérieure.
Cette auberge abrita, en 1791, des conspirateurs royalistes décidés à exterminer les membres du Club des Jacobins. Mais le « complot du Soleil d’or » échoua.
En 1796, les conjurés de la « Conspiration du camp de Grenelle » avaient également choisi ce lieu pour se réunir. Leur but : renverser le Directoire en soulevant les régiments campés dans la Plaine de Grenelle. Les conspirateurs, discrets, utilisaient une petite ruelle attenante et entreposaient des armes à l’auberge.
Le 23 fructidor an IV (9 septembre 1796), 800 hommes se rassemblèrent, essayèrent de franchir les premiers postes vers Paris, sans succès. L’auberge fut cernée et après un procès, 10 meneurs fusillés dans la plaine le 20 septembre.
Bonjour Sheily, je crois que je serais passé devant sans forcement la regarder, merci pour cette découverte
Avec la rénovation et les couleurs éclatantes du soleil, c’est moins facile de ne pas remarquer. Dans mon enfant, l’immeuble était en très mauvais état et la façade noire de crasse.
Oups quelle histoire! Je ne connaissais pas du tout, en voilà un bien beau papier didactique 🙂
Oh oui ! Et moi qui habitais à deux pas sans rien savoir de ces faits historiques !
Ça date un peu mais je ne découvre qu’aujourd’hui. J’ai habité à 2 pas, il y a fort longtemps dans les années 1950-60. L’immeuble était fort grade, et des familles nombreuses habitaient dans les logements de la cour intérieure et quelques artisans.. A gauche de la porte cochère il y avait une boucherie (avec l’étal sur rue et la grille verticale) et à droite vint un pressing. La ruelle du Soleil d’or, sur la droite et à gauche de la rue Borromée n’était visible que sur les plans du 15ème, car obstruée côté rue de Vaugirard et fermée à l’autre bout donnant rue Blomet par une porte pleine en fer ( on aurait dit l’entrée d’un garage, entre les 2 immeubles, si on ne le savait pas !) Tout a été reconstruit il y a peu.
Merci beaucoup pour toutes ces précisions. Comme ‘est le quartier de mon enfance, je suis vraiment enchantée d’apprendre tout ceci.