Si l’Institut d’Art et d’Archéologie de l’Université de Paris voit rouge, c’est que son ossature en béton armé est revêtue de briques rouges de Gournay.
Construit par l’architecte Paul Bigot entre 1925 et 1930, il s’agit de l’un des rares exemples d’édifices parisiens de l’Entre-deux-guerres.
D’inspiration historiciste et éclectique, il mélange des influences siennoise, florentine et d’Afrique noire musulmane. Source : Paris 1900
Dans le traitement de la façade, Bigot s’est montré beaucoup plus audacieux (que pour l’intérieur). Celle-ci est entièrement construite en brique de Gourmay, choisie pour son rouge très vif. Elle est rythmée sur toute sa longueur de hautes et puissantes arcatures en plein cintre.
Sur l’avenue de l’Observatoire, chacun de ces arcs contient la baie en plein cintre éclairant le rez-de-chaussée et le premier étage ainsi que celle qui donne sur les salles du deuxième étage.
Sur la rue Michelet, la structure d’ensemble est identique mais le rez-de-chaussée et le premier étage correspondent à deux séries d’ouvertures distinctes.
Si la façade est monochrome, elle est en revanche animée par la disposition changeante des briques, qui forment des réseaux de lignes diagonales entre le premier et le deuxième étage puis à partir du troisième étage. Cet agencement contraste avec le réseau métallique des éléments composant les fenêtres. L’étage supérieur se termine par des merlons en rangée de flammes. Source : Christian HOTTIN – L’Institut d’Art et d’Archéologie – 1999
La frise archéologique de moulages en terre cuite de sculptures grecques, romaines, médiévales et Renaissance est réalisée par la Manufacture de Sèvres.
« Une seule note de couleur : la frise de moulages archéologiques en grès flammés, d’une seule teinte, rappelant celle du marbre doré du Travertin ou du Parthénon ».
Faute de moyens suffisants, cette frise a été exécutée en terre cuite. De loin, on ne la différencie pas du reste de l’édifice. Elle se présente comme une suite de reproductions d’œuvres célèbres de l’art mondial : le trône Ludovisi, les griffons d’Antonin et Faustine, la guirlande de l’Ara Pacis, les lions de Métaponte… Une belle profession de foi en un syncrétisme artistique qui est peut être la clef de l’architecture de Bigot. Source : Christian HOTTIN – L’Institut d’Art et d’Archéologie – 1999
La grille est exécutée par les établissements Borderel et Robert, alors dirigés par le ferronnier Raymond Subes.
Le bâtiment a été classé monument historique en 1996.
Encore une jolie découverte!
Je ne connaissais pas cet insistitut.
Son nom me rapelle que la vision de l’archéologie a évolué du champ artistique vers le champ scientifique.
Comme souvent, j’avais remarqué ce bâtiment à plusieurs reprises sans pouvoir le photographié (trop pressée, en voiture, etc.). La surprise a été de découvrir qu’une université était installée dans ces locaux. Je ne savais pas à quoi m’attendre, mais je n’avais pas pensé à une fac.
J’adore ces façades § A chaque fois que je passe devant, je me sens transportée ailleurs qu’à Paris. Et pour avoir eu l’occasion d’y entrer une fois, je confirme que l’intérieur est beaucoup moins original.
Il est vrai que le voyage est instantané !
Je serais néanmoins curieuse de voir à quoi ressemble l’intérieur…
Oh mais! C’est là où j’avais mes cours!
Troisième personne à lire le billet et à avoir eu cours dans ce bâtiment. Je suis tellement jalouse !!!
Oh tu sais, niveau confort, c’est très rustique :p mais la bibliothèque est superbe!
C’est ce que j’ai pu lire concernant la bibliothèque. Il semblerait également qu’il y ait un grand escalier magistral.
Vrai!
J’ai bien enquêté !